Dans les trois filières, la puissance que l'on met dans les pédales est obtenue à partir de la transformation d'énergie :
- En anaérobie alactique, on brûle directement l'ATP pour le transformer en ADP, ce qui permet de développer de la puissance par transformation de cette énergie chimique
- En lactique, il y a aussi mécanisme de "combustion" avec refabrication de combustible et création de déchets (acide lactique), ici encore, les déchets sont issus de molécules qui en se dégradant ont dégagé de l'énergie chimique
- En aérobie, on brûle toujours mais en utilisant l'oxygène apporté par le sang, on utilise donc l'énergie apportée par l'oxygène et le glucose qu'on brûle
Dans tous ces cas, l'énergie dégagée divisée par le temps pendant lequel on a développé cette énergie donne la puissance qu'on peut mettre dans les pédales (avec un certain rendement, quand on produit 1000 watts dans les muscles des jambes, seuls 250 se retrouvent dans la chaîne). Une personne produira toujours à peu près la même puissance en variant selon son niveau de forme. Cette puissance produite dépend de l'efficacité de l'organisme dans les différentes filières énergétiques :
- Plus les muscles seront gros, plus ils comporteront de fibres dites rapides stockant de l'ATP (qui sont plus grosses que les fibres aérobies dites fibres lentes), plus le muscle sera capable de fournir de puissance en anaérobie alactique
- Plus les muscles seront vascularisés, plus ils pourront évacuer l'acide lactique et plus l'ATP pourra être refabriqué rapidement en créant de l'acide lactique
- Plus il y aura de vascularisation, de capacité pulmonaire et de "force cardiaque", plus l'oxygène pourra arriver dans les muscles et donc plus la filière aérobie pourra développer de puissance
Toutes ces efficacités et ces capacités se travaillent à l'entraînement, les sprints font sécréter une enzyme par les muscles qui leur fait fabriquer de nouvelles fibres, l'utilisation intensive des veines, artères et capillaires les fait gonfler, l'augmentation du rythme cardiaque muscle le coeur, la respiration forte muscles les inter costaux (muscles activant les poumons) voire augmente la taille des alvéoles des poumons.
La puissance sert à contrer les forces s'opposant au mouvement :
- En montagne, la gravitation essentiellement, cette force est égale à la masse du cycliste multipliée par la gravitation. La gravitation est la même pour tout le monde, rien à gagner là, par contre quelqu'un de léger sera avantagé. C'est pourquoi une personne légère peut monter plus vite que quelqu'un d'autre en développant pourtant moins de puissance.
- Sur le plat, la résistance à l'air est la force s'opposant au mouvement. Elle dépend de la vitesse et de la forme. On peut gagner ici des watts à même vitesse en mettant le plus possible la tête dans le guidon avec la limite qu'il faut quand même pouvoir respirer et ne pas se faire mal au dos. Certaines personnes légères ont le même coefficient de forme que des gens plus lourds et au lieu de leur passer devant comme en montagne, ils ne peuvent que constater leur décifit de puissance.
- En accélération, le poids joue mais la résistance de l'air reprend vite le dessus, on accélère rarement très fortement pendant plus de 5 secondes
Voilà pour certaines explications sur la puissance et certaines pistes pour améliorer ses performances.
je suis tombé sur ton blog, vraiment intéressant. tu travaille dans le cyclisme?
RépondreSupprimerPresque ... pour le moment, je ne suis qu'un compétiteur qui se fait ses plans d'entraînement après avoir étudié tout ça pendant environ deux ans. Vu les résultats obtenus, je crois que je suis arrivé à un certain niveau de compréhension que j'essaie de partager, avec commentaires et discussions ouvertes sur ce blog. Et vu mes discussions avec beaucoup d'entraîneurs qualifiés, je me suis rendu compte en savoir plus que beaucoup d'entre eux sur leur domaine de compétence.
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