mardi 11 janvier 2011

réflexe lipidique

J'ai souvent parlé sur ce blog des notions de qualité et de quantité. La qualité reste toujours pour moi le principal et ce qui fait réellement progresser. Je vois très souvent dans les courses les coureurs qui ne pratiquent certaines intensités qu'en course, incapables de se mettre dans le rouge et d'avoir une réelle qualité à l'entraînement.

On peut associer en gros ces deux notions à deux autres :
  • la qualité correspond à un travail fractionné
  • la quantité correspond à un travail foncier

Comme je l'avais précisé dans un précédent billet, il y a deux types de foncier : celui qu'on fait lorsqu'on est débutant ou qu'on est en période de reprise pour réhabituer les muscles au mouvement et les articulations à supporter les contraintes et celui qu'on fait lorsqu'on veut arriver à un pic de forme que je vais décrire maintenant.

Lorsqu'on fait de la quantité, on fatigue, beaucoup plus que lors de séances de qualité qui restent courtes. C'est pourquoi je préconise, loin des objectifs de s'en tenir à la qualité pour pouvoir bien développer le système cardio vasculaire, bien fractionner et poser ce que sont les bases réelles de la performance sportive : la capacité de tenir des puissances élevées le plus longtemps possible. Une fois ces bases posées par le travail de qualité, on ne sent pas nécessairement la forme présente, on n'a pas l'aisance qu'on voudrait sur le vélo. Cependant, une fois ce travail fait, avec une récupération adéquate, quand les objectifs approchent, il est temps de mixer quantité et qualité pour augmenter (j'y viens enfin) le réflexe lipidique. C'est à dire le réflexe que prend le corps d'aller puiser dans les graisses dès qu'un effort est demandé. Cette capacité fait qu'on fatigue beaucoup moins, l'effort est perçu comme moins dur. On peut assimiler ça à un pic de forme car la quantité d'entraînement (ici plutôt quantifiée en heures de selle, dépendant du niveau du sportif) nécessaire pour maintenir ce réflexe est importante et ne peut être maintenue plus de trois semaines environ avant d'arriver à une fatigue de long terme qu'il faut évacuer par une "coupure" (baisse des intensités d'entraînement pendant au moins une semaine voire arrêt total sur plus de 4/5 jours).

Ceci dit, si on veut un peu complexifier l'entraînement et gagner encore en efficacité, on peut tenter de faire monter le réflexe lipidique pour les séances de qualité : plus grande capacité à aller chercher dans les puissances élevées et donc qualité plus importante. Mais il faut alors être sur de soi et ne pas tomber dans le surentraînement.

Selon ces mécanismes, on peut comprendre ce qui est de plus en plus préconisé aujourd'hui : un hiver tout en qualité (séances courtes par temps mauvais en plus c'est arrangeant plutôt que d'aller chercher les 100 bornes par -10°) puis augmentation de la quantité avant les courses.