dimanche 22 novembre 2009

Post combustion

Beaucoup de coureurs que j'ai pu rencontrer se demandent pourquoi le fait de suivre une course leur est facile, ils peuvent sprinter, se glisser dans une échappée, grimper les petites bosses voire même y attaquer et cependant ne jamais être capable de rouler fort ou de s'échapper seul sans que ça se finisse au bout de cinq minutes maximum. Ça semble assez paradoxal : on peut suive, sprinter mais pas rouler et encore moins dans le cas de ces coureurs, grimper un col.

La réponse est que ces coureurs sont un peu déséquilibrés. Je m'explique : ils ont une très bonne explosivité et arrivent très bien à relancer, à se mettre en anaérobie lactique en ayant une capacité aérobie de cadet. Sur le plat, dans les roues, le type d'effort auquel on est soumis (même en prenant des relais) est très irrégulier, ce qui fatigue est le fait de devoir remettre les gaz tous les 10 secondes, de pédaler irrégulièrement et donc de faire beaucoup appel à des qualités anaérobie. Sans s'en rendre compte, on oscille entre 100 et 600 Watts même si on n'est pas capables de développer plus de 300 Watts au seuil. Avec ce profil, on ne se basant que sur ses qualités anaérobie, le coureur peut suivre, mettre des mines dans les côtes mais est incapable de durer dans l'effort.

Comment devient-on comme ça ? A force de faire des courses et de se construire son niveau en roulant sans objectif précis durant la semaine, ces coureurs développent leurs qualités anaérobie et récupèrent de mieux en mieux des efforts anaérobies : ils évacuent très bien l'acide lactique. Mais, ne fractionnant jamais, ne travaillant jamais la PMA (intensité à laquelle on "stresse" la filière aérobie tout entière et à laquelle on fait donc progresser les intensités I1, I2, I3, I4 et I5), ils restent au même niveau dans les efforts aérobie et ne sont donc pas capable de maintenir une puissance de compétiteur.

Si on veut changer, on peut le faire tout en conservant cette explosivité, il suffit (facile à dire) de fractionner et de s'astreindre à un entraînement régulier, soutenu et organisé. Travail PMA, exercices de Gimenez, suivis par un peu de seuil pour couronner le tout en même temps qu'un entretien des qualités anaérobies par le fait de courir ou en maintenant l'entraînement spécifique anaérobie si on en avait un avant.

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